Le titre restaurant « n’est pas et ne doit pas devenir un chèque alimentaire ». C’est ce qu’estiment le GNI et le SNRTC, alors qu’un projet de réglementation prévoit de permettre de payer par ce biais n’importe quel produit alimentaire, afin de lutter contre l’inflation et de redonner du pouvoir d’achat aux salariés.
Le 5 septembre, les deux organisations professionnelles ont annoncé avoir écrit au Gouvernement pour « attirer son attention sur les risques d’une telle mesure ».
Selon eux, cette dernière remettrait en cause l’objet même du titre restaurant en permettant l’achat de tous types de produits, « y compris ceux dont l’Etat s’efforce de réduire la consommation au moyen de leur fiscalité. La pause déjeuner serait menacée et la santé des salariés avec », déplore Hervé Dijols, président du SNRTC.
« Cette mesure risque aussi de compromettre le régime social et fiscal du titre restaurant en faisant de lui un moyen de paiement ordinaire. Au GNI et au SNRTC, nous refusons de prendre le risque d’une fiscalisation des titres restaurant », ajoute-t-il.
Les deux organismes craignent enfin que cet élargissement de l’usage des titres restaurants « ne vienne dégrader sérieusement l’activité des commerces de bouche de proximité que les salariés ont l’habitude de fréquenter à l’occasion de leur pause repas, cela au bénéfice des géants de la distribution ».
Pour rappel, le titre restaurant entend permettre aux salariés qui ne disposent pas d’une cantine d’entreprise de s’offrir un véritable repas à l’heure de leur pause quotidienne. Et « si sa réglementation a évolué avec les pratiques de nos concitoyens, en autorisant par exemples l’achat de sandwiches ou de repas déjà préparés ou même de simples fruits et légumes », elle a jusqu’à présent « toujours respecté la finalité du titre restaurant », rappelle le président du GNI, Didier Chenet.
M.B.
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