La gastronomie ? Stéphane Raimbault la vit, la respire et la véhicule à travers une vision lucide et des propos passionnés. Pour ce chef doublement étoilé qui aime citer ces mots de Paul Bocuse, « Il n’y a que deux cuisines : la bonne et la mauvaise », la gastronomie est une histoire d’amour. Il aborde pour Le Chef des thèmes qui lui sont chers. Comment envisagez-vous l’avenir de la restauration d’ici 5 à 10 ans ?
Stéphane Raimbault : Aujourd’hui, on constate une forte démocratisation de la restauration par le biais de l’évolution du mode de vie et d’une surenchère médiatique. On assiste également à un effet de globalisation culinaire. Celle-ci résulte, à mon sens, d’un croisement entre l’accessibilité aisée aux produits, les flux migratoires et culturels (tant bien des cuisiniers que des consommateurs) et enfin, la demande de plus en plus curieuse et diversifiée, certainement influencée par la « starification » des chefs. Cette situation me désole : elle tend vers l’homogénéisation, la platitude… Quel dommage, quand on connaît la richesse des terroirs, des régions et la valeur des produits locaux, dont l’utilisation favorise forcément un certain souci d’écologie ! Il n’est rien que je trouve plus agréable que de découvrir un pays par la cuisine qui le caractérise, c’est une immersion dans le curriculum
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