Interbev vient de rendre son Observatoire des viandes bio 2021. Ce rapport permet de mettre en lumière un changement des habitudes chez les consommateurs français et un recul des achats en GMS.
Le rapport note cependant que dans un contexte où les Français plébiscitent une consommation responsable et locale, la filière des viandes bio connaît toujours une croissance globale, mais moins importante, due au contexte inflationniste actuel et, entre autres, à la multiplication des labels et des allégations privées qui viennent concurrencer le bio.
En 2021, le marché des viandes bio se caractérise par une augmentation de 10 % des volumes d’abattage sur la dernière année.
Côté distribution, une part de maintien des ventes en magasins spécialisés (+4 %) est observée, tout comme une part de croissance des ventes au sein des boucheries artisanales (+7 %) et en vente directe (+10 %). Malgré tout, la GMS subie un recul des ventes de -9 %, alors que la RHD est en forte croissance (+21 %).
Si la production de viande bio continue de progresser (65 637 tonnes équivalent carcasse (TEC) en 2021), les nouveaux comportements des consommateurs contraignent les distributeurs à adapter leur offre.
Concernant la viande bovine, les abattages bio allaitants se sont développés en augmentant de +3 % entre 2020 et 2021 (20 260 TEC). Plus faible qu’à l’ordinaire, cette croissance est en corrélation avec une stagnation du cheptel de vaches allaitantes bio et en conversion (+0,6 %), une baisse de la consommation et une concurrence plus importante des filières conventionnelles.
Les ventes de viande hachée de bœuf bio ont quant à elles diminué tant en valeur qu’en volume, en passant de 4 834 tonnes en 2020 à 4 387 tonnes en 2021. Les pièces nobles, telles que l’entrecôte ou le faux-filet, sont également notées comme difficiles à valoriser, notamment en boucherie artisanale.
Pour les veaux, l’observatoire note que leur abattage a repris sa croissance (+7 %).
Quant à la filière ovine, les abattages d’ovins bio ont continué d’évoluer en gagnant 6,4 % par rapport à 2020 (2 199 TEC). Un ralentissement par rapport aux croissances habituelles s’expliquant par une croissance modérée du cheptel de brebis allaitantes biologiques et en conversion (+5,5 % en 2021 par rapport à 2020), et une meilleure adéquation entre l’offre et la demande se renforçant au fil du temps, mais aussi par la concurrence avec le conventionnel. A noter toutefois : la campagne « Agneau Bio d’automne » a dynamisé la consommation de cette viande durant une période où l’on n’en consomme traditionnellement pas.
Enfin, les abattages de viande porcine ont connu une forte croissance en 2021 avec 26 652 tonnes, malgré une faible augmentation du nombre de truies (+2,2 %) dû au décalage existant entre la conversion, la mise en place de truies biologiques et l’abattage de porcs.
À l’instar des autres viandes, les débouchés en GMS ont été moins importants, même si les consommateurs ont jeté leur dévolu sur les lardons, par exemple.
Afin de faire face au déséquilibre matière, les professionnels ont essayé de valoriser l’ensemble des morceaux du porc.
Par ailleurs, les volumes de ventes en RHD ont augmenté en magasins spécialisés et en vente directe, mais une quantité significative des volumes a été exportée, déclassée ou congelée pour le stockage. Conséquence d’une forte augmentation des abattages et de difficultés à équilibrer les carcasses, l’offre ayant été supérieure à la demande.
Enfin, l’objectif de doubler les volumes de production en 5 ans, toutes espèces confondues, est atteint. Les actions de valorisation des viandes bio initiées par Interbev vont également se poursuivre en 2022. N.G.
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