« La critique, c’est une petite sociologie de terrain qui observe l’époque à hauteur de table »
Le coup de plume d’Emmanuel Rubin
Faut-il sauver la critique ? À parfois l’observer dans son rétro, vrai que celle-ci n’a pas toujours figuré en modèle de vertu. Avouons-la même, pour le pire, acoquinée plus souvent qu’à son tour, opaque dans ses méthodes, incarnée par ce qu’il faut de petit marquis et de pique-assiette.
Seulement voilà, même moribonde, elle continue à copieusement nourrir les fantasmes. Ce qui tenterait déjà à prouver de son charisme, si ce n’est de son utilité. Il n’est ainsi qu’à voir le nombre de billettistes du dimanche, d’affolés du clavier, d’improvisés de la food et d’autoproclamés influenceurs s’exciter à s’en prévaloir, tous moins portés par le talent et l’à-propos que par la tyrannie contemporaine de la visibilité et de ces likes qui font le ravissement de l’Instagram et colégram. Tout le monde il est bon, il est beau, il est gentil !
Du côté des journalistes dits culinaires, pas mieux ! À l’insu de leur plein gré (quoique), ceux-là se voient régulièrement présenter comme critiques gastronomiques alors même qu’ils passent leur temps à tout (bien) faire (portrait, reportage, enquête, interview de carottes) sauf, justement, de la critique. Peut-être n’en ont-ils plus ni la liberté ni les moyens (on ne glissera pas
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