« Si la reprise est là, le marché n’a pas tout à fait renoué avec ses performances de 2019. » Telles sont les conclusions de Maria Bertoch, experte foodservice au sein de The NPD Group, dans une étude dédiée au bilan du premier été post-Covid en restauration.
Si le marché a affiché en juin et juillet 2022 ses meilleurs résultats depuis deux ans (+11 % de visites et +17 % de dépenses vs. 2021), ils restent toutefois inférieurs aux performances de 2019 (-13 % en visites et -10 % en dépenses).
Un secteur tire toutefois son épingle du jeu : celui de la restauration rapide, qui a retrouvé une fréquentation semblable à 2019, affichant même une croissance en valeur de 5 % sur juin et juillet.
Les autres segments (restauration à table, restauration collective, restauration dans les transports et lieux de loisirs) affichent quant à eux toujours un retard de 20 % en visites vs. 2019.
Mutation des habitudes
« La crise sanitaire a entraîné une mutation profonde des habitudes de consommation des Français. Par exemple, l’instauration du télétravail, qui était totalement absent des radars en 2019, a limité les opportunités de visites en établissements, comme les déjeuners d’affaires ou les repas pris lors des déplacements professionnels. D’autre part, on voit que la vente à emporter s’est installée dans les habitudes de consommation, malgré la levée des restrictions », analyse Maria Bertoch.
Grands gagnants de l’été, les établissements de burgers ont affiché les meilleures performances en restauration rapide, avec une progression supérieure à +10 % en visites par rapport à 2019. Du côté de la restauration à table, les cafés / bars / brasseries sont parmi ceux qui se sont rétablis le plus vite (« seulement » -15 % en visites).
Comparativement à 2021, la livraison et le drive baissent au profit de la consommation au restaurant mais conservent des niveaux bien supérieurs à ceux de 2019.
Manque de personnel
Autre fait marquant de l’été : le retour en force des 50 ans et plus, qui affichent une croissance de +30 % sur juin et juillet 2022 en restauration commerciale par rapport à l’an dernier, à la faveur notamment de la vaccination et de la levée des restrictions.
Enfin, la restauration tablée peine toujours à retrouver son niveau de fréquentation en soirée, tandis que les visites au dîner semblent quasiment revenir à la normale en restauration rapide, portées par la livraison de burgers et de pizzas.
« Le recul de la fréquentation en soirée, pourtant un moment clef en restauration à table, peut s’expliquer en partie par la crise liée au manque de personnel, qui a grandement impacté le circuit, entraînant avec elle une réduction des roulements de services, une augmentation du temps d’attente ou même des moments de fermeture au plus fort de la saison estivale. Une première… », conclut Maria Bertoch.
M.B.
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